
Moïse Balenda
Les Enfants de la République ont été le dernier combat de Moïse Balenda.
Moïse venait du Cameroun, là où l’on ne donne d’ordres à personne et où l’on ne reçoit d’ordres de personne; d’un endroit où l’impérialisme est impossible, un endroit où l’on peut penser la démocratie appuyée sur la personnalité individuelle au sein d’un groupe.
Un grand merci à celles et ceux qui participent ce soir à ce dernier hommage à Moise Balenda, notre regretté président d’honneur. Je remercie particulièrement Jacques Bravo, Maire du 9e, qui nous accueille ce soir dans sa Mairie en vieil ami personnel de Moïse Balenda, habitant du 9e.
Comme Moïse Balenda, Les Enfants de la République sont indépendants, et veulent rassembler au delà des clivages. Notre association défend l’égalité des droits et les libertés individuelles; ils souhaitent contribuer à la cohésion sociale, là où la tentation est grande de chercher des boucs émissaires et de diviser.
Les philosophes des Lumières ont rêvé des femmes et des hommes libres et égaux en droit. Le XIXe siècle a vu l’avènement des Etats-nations, le XXe siècle a réalisé l’égalité des droits et a su réinventer notre modèle social au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Je pense aux travaux du Conseil National de la Résistance et aux progrès sociaux qui ont suivi. Il convient à notre tour de réinventer un modèle de société, adapté au monde cosmopolitique qui est aujourd’hui le nôtre.
A l’heure où le droit du sol est remis en cause, à l’heure où il semble plus facile de chercher des boucs émissaires ou de gouverner sans les peuples, depuis les organisations internationales, inspirés par Moïse Balenda, nous proposons de construire un modèle social de cohésion et de progrès, respectueux de l’égalité et des libertés individuelles, pour le XXIe siècle.
Des milliers de jeunes ont occupé la place Puerta del Sol, au centre de Madrid. « La génération indignée» a exprimé sa colère malgré l’interdiction de manifester. Des appels similaires à manifester se sont fait entendre partout en Europe. Ils traduisent l’aspiration des peuples à la justice sociale et à une société inclusive. Une société qui est devenue une machine à exclure au profit d’un nombre toujours plus réduit de bénéficiaires ne sera plus tenable longtemps. Il est donc maintenant urgent de penser un nouveau modèle de société pour répondre à ces attentes, les Enfants de la République veulent contribuer à cette reconstruction.
C’est dans cette tâche que nous assistait Moïse Balenda.
Je terminerai par l’un de ses derniers messages, confié lors d’un entretien cet automne :
La finalité pour les Enfants de République, ce sera de remettre l’individu au centre de nos préoccupations, comme acteur principal, et responsable au premier degré de son existence et de la gestion de sa vie.
Il faudrait qu’il soit convaincu qu’il doit avant tout compter sur lui-même, avant tout traitement social additionnel. Qu’il soit convaincu que lui, comme l’autre, est autant responsable de l’avenir de tous, comme du sien propre.
Le 27 juin 2011 à la mairie du 9e arrondissement de Paris
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